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Moulin des Magdelaine, meule d’Amour

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Installés depuis sept générations au cœur du Val d’Amour, sur les bords de la Cuisance, dans le Jura, ces meuniers travaillent, comme il y a mille ans, blé, seigle, petit et grand épeautre et sarrasin. Rencontre avec une famille résolue à perpétuer un savoir-faire dans un univers où la technologie et l’industrialisation ont depuis longtemps pris le dessus.
par Jacky Durand
publié le 27 février 2021 à 9h40

C’est sans doute l’un des plus beaux gestes en cuisine : plonger la main dans la farine pour ensuite mélanger, pétrir, façonner, friser, enfourner. Sentir la douceur du froment sublimé en un voile blanc est d’une sensualité incroyable. Et puis il y a le parfum de la farine de blé quand elle se marie avec l’eau et le levain. Une fermentation qui n’est pas sans rappeler une odeur charnelle.

Dieu ou un autre ont inventé la farine pour nous enseigner une évidence : il n’y a pas de nourriture sans, à la fois, la simplicité et la complicité de la nature. Soit une plante, le blé, qui fait des grains dont l’homme a appris à séparer l’amande et les écorces pour en faire sa nourriture. C’était il y a un bail, mais c’est toujours la même histoire, que l’on écrase le blé avec un simple caillou ou avec une machine à commandes numériques. C’est aussi évident et fondamental que se laver les mains au temps du coronavirus : l’essentiel est de comprendre et de reproduire des gestes simples. A telle enseigne qu’à l’ère des nourritures 2.0, on rêve d’aliments vrais et beaux comme un premier matin du monde. Tenez, regardez donc le succès des farines écrasées à la meule alors que l’on moud surtout le froment depuis des terminaux dignes de la Nasa. De la pierre à l’ordinateur, l’histoire de la meunerie est une aventure humaine et technologique qui a façonné nos paysages avec les moulins à eau puis à vent.

Il faudrait plusieurs journaux pour évoquer l’abondante littérature sur les origi

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