abo C'est prouvé: nos enfants vivront plus de catastrophes climatiques que nous

Enfants lors d'une grève pour le climat en Allemagne en 2019 (image d'illustration) | FELIPE TRUEBA/EPA/KEYSTONE
Enfants lors d'une grève pour le climat en Allemagne en 2019 (image d'illustration) | FELIPE TRUEBA/EPA/KEYSTONE

Les mouvements de la jeunesse pour le climat, notamment incarnés par Greta Thunberg, le répètent depuis plusieurs années: les jeunes subiront plus fortement le changement climatique que leurs aînés. Des chercheurs l’ont clairement mis en évidence, en changeant de perspective dans l’analyse des catastrophes climatiques. Selon ces travaux, un enfant né en 2020 devrait connaître au cours de sa vie, en moyenne, presque sept fois plus de vagues de chaleur qu’un adulte né en 1960.

Pourquoi c’est crucial. L’inaction face au changement climatique est aussi un problème générationnel: les décideurs actuels ne seront pas les payeurs futurs. Les premiers concernés seront les jeunes, notamment les adultes de moins de 40 ans, souligne l’étude. L’enjeu n’est pas seulement théorique: il pourrait peser sur l’issue de procès climatiques à venir. C’est l’une des questions qui doit être abordée à l’occasion du Sommet de la jeunesse pour le climat, qui se tient du 28 au 30 septembre à Milan, quelques semaines avant la COP26 de Glasgow.

Un renversement de perspective. Dans cette étude internationale, parue dans la revue Science, les auteurs ont adopté une démarche originale. Au-delà de simplement s’intéresser à la multiplication des catastrophes climatiques prévue par les modèles climatiques, ils ont chiffré la fréquence de ces catastrophes pour les différentes classes d’âge, et notamment les plus jeunes. Ils ont également réalisé un traitement statistique pour ajuster les possibles facteurs de confusion, tels que l’amélioration de l’espérance de vie ou encore le taux de mortalité infantile.

Sonia Seneviratne, climatologue à l’ETH Zurich et collaboratrice du Giec, a participé à ces travaux. «Notre étude procède à une forme d’analyse longitudinale sur plusieurs générations, précise-t-elle. Plutôt que de nous intéresser aux impacts climatiques en instantané, à un horizon temporel donné, nous avons étudié l’évolution de la situation pendant la durée de vie moyenne d’une personne, selon son année de naissance.»

En ce sens, l’étude est l’une des premières à mêler projections climatique et démographie par tranche d’âge. Mais la nouveauté réside dans la façon de présenter les données, plutôt que dans les données elles-mêmes, bien connues: ce sont celles du rapport spécial du Giec sur le réchauffement planétaire de +1,5°C.

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