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Pratiques, freins et motivations au collectionnisme

Dans un contexte plus incertain que jamais en raison de la crise sanitaire, les objets peuvent-ils procurer un sentiment de stabilité, voire de réassurance ? En France, en tout cas, le « collectionnisme » se révèle aujourd’hui comme un phénomène massif… et tendance ! C’est le principal enseignement du sondage réalisé par l’Ifop pour eBay, première étude d’une telle envergure à interroger les Français sur ce sujet (échantillon total de 3 000 personnes). Qui sont les collectionneurs ? Quels objets rassemblent-ils ? Et comment vivent-ils le regard des autres sur cette activité… pourtant loin d’être marginale ?

 

Le point de vue de Jean-Philippe Dubrulle (Ifop Opinion)

Contrairement à l’image véhiculée par le cultissime Dîner de cons de Francis Weber, la collection n’est l’apanage ni des marginaux ni des « beaufs » : c’est un phénomène à la fois massif… et tendance, si l’on considère l’attrait particulier des jeunes pour cette pratique. Dans la jungle du collectionnisme – 39% des Français collectionnent actuellement un type d’objet, on distingue toutefois certaines spécificités, principalement générationnelles : les « médias obsolètes » (timbres, cartes postales, disques), moins présents dans le quotidien des classes d’âge les plus jeunes, sont logiquement davantage collectionnés par les plus anciens ; les nouvelles pop cultures (figurines, cartes, appareils électroniques) et la street sont quant à elles davantage prisées des jeunes générations, et ce, parfois de manière paritaire, comme avec la collection de sneakers ou encore de figurines, aussi populaires chez les hommes que les femmes. Pour autant, bien que les plus jeunes témoignent d’une ouverture certaine au collectionnisme, ils sont aussi plus intransigeants lorsque la passion envahit l’univers du couple : alors qu’un tiers des collectionneurs actuels se sont déjà disputés à cause de la place de leur collection au sein du foyer (espace, décoration, budget), ce taux approche des 40% chez les jeunes générations. A la fois solidement ancré chez les plus anciens et porté par les plus jeunes – bercés par un consumérisme où des biens matériels sont désormais produits avec l’objectif qu’on les « attrape tous », le collectionnisme a de beaux jours devant lui.

 

Des collectionneurs nettement plus nombreux et plus jeunes que ce que certains clichés laissaient imaginer

1 – Le collectionnisme est loin d’être une pratique marginale…

Au regard des résultats de l’étude, une large majorité de la population française a déjà fait au moins une fois l’expérience d’une forme collectionnisme : près de huit Français sur dix (79%) déclarent avoir déjà collectionné au moins un objet au cours de leur vie. Et sur ce plan, les timbres et les pin’s se hissent en tête des objets ayant été les plus collectionnés en France (40%), devant les monnaies (36%), les cartes postales (29%), les livres anciens (28%) et les disques (27%).

Certes, tous les Français ne poursuivent pas aujourd’hui ces collections mais le nombre de collectionneurs actuels n’en reste pas moins élevé : 39% des Français déclarent collectionner aujourd’hui au moins un objet, sachant que les monnaies arrivent en tête de objets ayant le plus de collectionneurs actuels (12%), devant les timbres et les livres anciens (10%).

2 – … qui serait l’apanage de personnes âgées ou isolées

Au contraire, cette enquête montre que les collectionneurs actuels d’au moins un objet sont nettement plus nombreux dans rangs des jeunes de moins de 25 ans (49%) que dans ceux des seniors (38% des plus de 65 ans).

Il faut dire que certains types d’objets s’avèrent particulièrement appréciés des jeunes si l’on en juge la proportion élevée de Français de moins de 25 ans ayant déjà collectionné des cartes à jouer (42%), des figurines (30%), des baskets (27%) ou des appareils électroniques (23%).

De même, contrairement à certaines idées reçues, les collectionneurs actuels s’avèrent surreprésentés chez les personnes en couple (40%, contre 36% chez les célibataires), les CSP + (42%, contre 37% chez les ouvriers) et les diplômés de l’enseignement supérieur (41%, contre 36% chez les non-diplômés).

3 – Une pratique dans laquelle l’appât du gain ne constitue qu’un motif secondaire

Interrogés plus spécifiquement sur les motifs de leur pratique, les collectionneurs actuels d’au moins un objet ne sont qu’une minorité à mettre en avant des motivations financières : seuls 43% d’entre eux déclarent qu’ils collectionnent afin de pouvoir « revendre des pièces qui aurait gagné en valeur ». À l’inverse, ils mettent quasiment tous en avant « le simple plaisir de collectionner » (91%) et, dans une moindre mesure, le « challenge que représente le fait de compléter une collection » (63%).

Cependant, il est intéressant de relever le profil très particulier des collectionneurs motivés par la spéculation. Ils présentent en effet un profil nettement plus masculin (50%) que féminin (34%), beaucoup plus jeune que la moyenne (57% des jeunes, contre 30% des seniors) et sensiblement plus populaire : 53% des ouvriers déclarent collectionner dans une logique spéculative, contre 45% des cadres.

De manière plus générale, les collectionneurs préféreraient d’ailleurs que leur collection reste au sein de leur foyer comme un bien familial (50%) : seuls 18% d’entre eux souhaiteraient qu’elle soit vendue au mieux-offrant s’ils étaient obligés de s’en séparer.

 

Des collections plutôt bien assumées socialement même si elles peuvent être des sources de railleries ou de tensions

4 – Des collections plutôt bien assumées socialement…

La grande majorité des collectionneurs assument facilement leurs collections auprès de leurs proches. En effet, ils ne sont qu’une minorité à l’assumer difficilement auprès des membres de leur famille (11%), de leurs très bons amis (14%) et même d’un nouveau partenaire sentimental ou sexuel (26%).

Au total, la proportion de collectionneurs ayant du mal à assumer la chose auprès d’au moins un type de proches reste limitée (34%), en dehors des seniors où elle est élevée (50%). Il faut dire que la proportion de collectionneurs déclarant que leur collection a déjà été la source de moquerie ou de railleries à leur regard reste elle aussi limitée (20%).

5 – … mais qui peuvent constituer une source de tensions au sein des couples

Cependant, la gestion de sa collection au sein de son foyer, et notamment au sein de son couple, n’est pas aisée pour tout le monde… Près d’un collectionneur sur trois (32%) rapporte que sa collection a déjà été une source de dispute conjugale, dont 7% au point de provoquer une rupture définitive. Et ces tensions sont particulièrement fortes dans les rangs des jeunes (41%) et des cadres (41%).

Parmi les sources de conflits, la question de la place prise dans le logement par la collection arrive sensiblement en tête des motifs de dispute (24%), notamment par rapport à l’investissement financier qu’elle constitue (19%).

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Les résultats

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Au sein de cet échantillon ont été interrogés 1 157 collectionneurs actuels.

Vos interlocuteurs

François Kraus Directeur du pôle Politique / Actualités - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Jean-Philippe Dubrulle Directeur d'études - Opinion & Stratégies d'Entreprises

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Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Au sein de cet échantillon ont été interrogés 1 157 collectionneurs actuels.

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