On l’avait connu à pied, à cheval, en hélicoptère, à Jet-Ski et en bateau. Voici maintenant Jair Bolsonaro à moto. Le président du Brésil multiplie les manifestations à dos de bécane, veste en cuir sur les épaules, prenant la tête, à travers Rio de Janeiro, Brasilia et, le 12 juin, São Paulo, d’impressionnants cortèges rassemblant des milliers de motards.
« Le 23 mai, à Rio, on était près de 60 000 ! », se félicite Waldir Ferraz, vieil ami du chef de l’Etat, bikeur passionné et organisateur de ladite motocada (« manif à moto »). Tant pis si ces chiffres sont de six à sept fois supérieurs aux estimations de la mairie.
La colonne de motards, bardée de drapeaux auriverde, serpentant sur 33 kilomètres le long des plages de la « ville merveilleuse », avait de quoi impressionner. « Rien de tout cela n’est surjoué : Bolsonaro est un vrai passionné de moto ! », poursuit cet ancien assistant du président. L’ex-capitaine de l’armée « en possédait déjà une à l’académie militaire. Et il a continué quand il est entré en politique. Lorsqu’il était député, on faisait campagne en distribuant des tracts à moto. Ça permettait d’éviter les embouteillages ! », se souvient Waldir Ferraz, avec une pointe d’émotion.
Casque mal ajusté
Sur le « dossier moto », au moins, nul ne remet en cause la sincérité du président. Bolsonaro a en la matière une préférence pour les motos milieu de gamme, pratiques et tout-terrain. Par le passé, on l’a vu chevaucher des moyennes cylindrées BMW G 650 GS ou encore des populaires Honda CG (modèle le plus vendu au Brésil). Sa dernière acquisition, achetée devant les caméras fin 2019, fut une Honda NC 750X : un crossover de couleur bleu, « à l’allure aventurière », à 38 000 reais (l’équivalent de 6 000 euros), mais sur laquelle le président dit avoir obtenu une « réduction » de 10 %.
Outre les manifestations publiques, Jair Bolsonaro est aussi un adepte de « motothérapie ». « Il aime s’échapper à moto, seul, pour se décontracter », commente Waldir Ferraz. Le tout au grand dam des agents de sécurité, qui tentent par tous les moyens de l’en empêcher. De guerre lasse, le chef de l’Etat se retrouve souvent réduit à faire des tours, seul au guidon de sa cylindrée, sur la courte piste de 2 kilomètres de la résidence présidentielle de l’Alvorada, à Brasilia. Vitesse maximale autorisée : 20 km/h. Un cauchemar de bikeur.
Il vous reste 58.16% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.