Une aile du Centre national de vaccination, sur l’immense campus de la Fondation Oswaldo-Cruz (Fiocruz) à Rio de Janeiro, a été libérée pour installer une nouvelle ligne de fabrication, encore entourée de cellophane. « C’est ici que seront fabriqués les futurs vaccins contre le Covid-19 », assure le chargé de presse de la Fiocruz, le plus grand centre de recherche médical public brésilien. Dans ses laboratoires pharmaceutiques, Bio-Manguinhos et Far-Manguinhos, sont déjà produits de nombreux vaccins administrés au Brésil.
Dans le cadre de son partenariat avec l’université d’Oxford et l’entreprise pharmaceutique britannique AstraZeneca, la Fiocruz espère un jour produire ceux contre le Covid-19, alors que les Britanniques ont annoncé la reprise de leur essai samedi 12 septembre, suspendu pendant une semaine après la mauvaise réaction d’un patient.
« Notre partenariat ne se limite pas à tester le vaccin, explique Mauricio Zuma, directeur du laboratoire médical Bio-Manguinhos. Nous sommes bien sûr heureux d’aider dans ce combat mondial. Mais ce qui nous motive avant tout est d’avoir obtenu un transfert de technologie avec les Britanniques. Sinon le ministère de la santé aurait simplement pu faire une négociation commerciale et acheter les futurs vaccins. »
C’est en juin que la Fiocruz est devenue le partenaire local des deux entités britanniques pour organiser la phase III des essais cliniques de leur vaccin. Ces tests n’ont pas lieu au sein de ces bâtiments, mais dans le réseau hospitalier des Etats de Sao Paulo et de Rio de Janeiro.
La tâche n’est pas si simple : il s’agit de trouver 5 000 professionnels de la santé, tous volontaires, et qui sont en contact fréquent avec le SARS-CoV-2. « Cela ne sert à rien de tester le vaccin sur une personne qui va rester en confinement chez elle, elle ne sera que très peu exposée au virus. Par contre, un médecin, une infirmière, un kiné sont tous en contact avec le virus », ajoute le directeur de Bio-Manguinhos.
« Faire quelque chose de concret »
Au Brésil, le personnel est plutôt volontaire, à l’image de Denise Abranches, chirurgienne-dentiste à l’hôpital universitaire de Sao Paulo, qui a été la première à tester ce vaccin en juin. « Dès que j’ai entendu parler de ce recrutement, je me suis présentée. Je suis chargée de l’hygiène buccale des patients intubés depuis sept mois en unité de soins intensifs. Je suis en première ligne et je suis la première intéressée par un vaccin. »
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