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Skate aux JO : Alana Smith monte sur la planche pour la visibilité des non-binaires

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Après une performance qui a étonné par sa médiocrité, l’athlète non-binaire de nationalité américaine a expliqué vouloir «incarner une représentation» en participant aux Jeux de Tokyo.
par LIBERATION
publié le 29 juillet 2021 à 17h13

La performance en avait surpris plus d’un. Certes, le skateboard était un nouveau sport olympique mais dans la nuit de dimanche à lundi, l’athlète non-binaire Alana Smith, une des pointures de la discipline, n’a proposé qu’un ersatz de compétition. Presque aucune figure pendant la première série de qualifications des épreuves de street. Sa démonstration a semblé s’apparenter à des promenades entre les escaliers, bordures, rampes et autres pentes qui composaient le parcours japonais. Résultat final : 1,25 point après de deux courses de 45 secondes contre 15,77 pour la Japonaise Funa Nakayama.

«Incarner une représentation»

Pourtant, Alana Smith est réputé·e pour avoir passé le premier backflip dans une compétition femmes, à seulement 13 ans, comme en témoignent les multiples vidéos postées sur son compte Instagram. Malgré la contre-performance de lundi, l’athlète est apparu·e réjoui·e et détendu·e durant le reste des épreuves de street féminin.

«Mon but en venant ici était d’être heureuse et d’incarner une représentation pour les humains comme moi», explique l’athlète dans une publication mardi sur son compte Instagram. Son but : traverser l’épreuve olympique «en sachant sans m’excuser qui j’étais et en souriant sincèrement». Alana Smith, qui a présenté à la caméra les inscriptions «they/them» (pronoms neutres, équivalents en français de iel/iels) a en effet expliqué plus tôt sur les réseaux sociaux être non-binaire – c’est-à-dire ne se revendiquant ni femme, ni homme – mais avoir été contrainte toute son éducation de ne pas pouvoir être iel-même. Du coup, iel raconte : «Je suis sortie de [cette journée olympique] en me sentant heureuse et vivante… C’est tout ce que j’ai toujours demandé.»

Le 26 juin, l’athlète fraîchement sélectionné·e pour participer à la délégation américaine de skateboard, expliquait déjà sur Instagram dans une publication repérée par Franceinfo son bonheur d’en être membre après un parcours familial difficile. «Début 2019, j’étais dans une période sombre», raconte-t-iel évoquant une «mère biologique abusive qui m’a modelé·e pour être une enfant toujours heureuse, avec de longs cheveux blonds et hyperféminine… Ce qui n’a jamais été moi». Avant de poursuivre : «Pendant la pandémie, j’ai pris le temps d’apprendre sur moi-même et découvrir la personne que je suis : non-binaire.» Le coming-out et le soulagement, un «moment où je pouvais être moi-même pour la première fois de ma vie». Sur son compte Instagram, l’athlète évoque l’acceptation de soi et de son corps en dehors des stéréotypes de genre qui ont comprimé son éducation.

«Fier d’être un homme gay»

D’autres athlètes ont profité de leur exposition olympique pour soutenir les personnes LGBT +. Lundi, le sportif britannique Tom Daley, s’est exprimé après avoir remporté l’or à l’épreuve de plongeon synchronisé à 10 mètres. «Je me sens incroyablement fier de dire que je suis un homme gay et aussi un champion olympique. Et je pense que c’est quelque chose qui… Je me sens très responsabilisé par ça», a-t-il expliqué.

«Quand j’étais plus jeune, je pensais que je ne serais jamais rien ou que je n’arriverais jamais à rien, à cause de ce que j’étais. Et le fait d’être champion olympique maintenant montre que l’on peut tout réussir», a déclaré le Britannique de 27 ans, véritable star de sa discipline, avait révélé en 2013 sa relation avec Dustin Lance Black, scénariste oscarisé de Harvey Milk. Les Jeux de Tokyo sont d’ailleurs ceux auxquels participent le plus d’athlètes LGBT +, deux fois plus qu’à Rio.

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