Dette de la France à 121% du PIB : faut-il s'en inquiéter ?

La France prévoit une dette à 121 % du PIB cette année, un record.  ©Maxppp - Richard Villalon
La France prévoit une dette à 121 % du PIB cette année, un record. ©Maxppp - Richard Villalon
La France prévoit une dette à 121 % du PIB cette année, un record. ©Maxppp - Richard Villalon
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Dans le 3e budget rectificatif, l'endettement de la France ressort à un niveau jamais atteint : 121 % du PIB. Jugé préoccupant quand il dépassait le seuil des 100 %, ce taux d'endettement semble aujourd'hui un non sujet.

121 % du PIB : c'est le taux d’endettement de la France, tel qu’il est prévu pour cette année, dans le troisième budget rectificatif examiné à partir d’aujourd’hui en commission des finances de l'Assemblée. Un chiffre auquel on s’est presque habitué mais qui, il y a encore quelques mois, serait apparu totalement hors normes. Il n'est qu'à voir les commentaires, fin décembre, quand on a su que la France avait dépassé au troisième trimestre le seuil symbolique d’un endettement à 100 % du PIB.  

Alors dans la situation exceptionnelle que l’on connait, le gouvernement a augmenté ses dépenses pour répondre à l’urgence économique, il a aussi vu ses recettes baisser, le déficit s’est donc creusé.  Alors même que le PIB est attendu en forte contraction pour cette année (-11%).  

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D’où ce ratio de dette publique à 121 % du PIB, deux fois le seuil maximal fixé par les critères de Maastricht !

Recours à l'endettement : un choix assumé par le gouvernement 

Pour soutenir l’économie, dans cette crise qui sera temporaire, on a privilégié la dette” explique Bercy, surtout, que “la France s’endette dans des conditions favorables, grâce au soutien de la Banque centrale européenne, ce qui est très différent de la crise de 2008” souligne t-on au ministère de l’économie. La France emprunte à des taux proche de 0 voire négatifs. 

Et puis, et c’est la deuxième marche, se profile une mutualisation des dettes au plan européen pour financer les plans de relance. 

Emmanuel Macron est d'ailleurs aux Pays-Bas aujourd’hui pour convaincre le premier ministre néerlandais, qui fait partie des leaders encore récalcitrants, de donner son feu vert. La France et l’Allemagne espèrent qu’un accord entre les 27 sera conclu le mois prochain. 

Le sujet de la dette en France est-il un "non-sujet" ?

Ce n’est certainement pas le sujet de préoccupation du moment. L’urgence c’est de relancer la machine économique. Bruno le Maire estime qu’il faudra bien rembourser cette dette, mais pas maintenant, et sans augmenter les impôts, puisque l’option défendue par le gouvernement est la suivante : c’est la croissance qui nous permettra de retrouver des marges de manœuvre.

D’autres, comme le gouverneur de la Banque de France, préconisent de couper dans les dépenses, le moment venu.  Quand d’autres encore proposent de taxer les plus fortunés, via un retour de l’ISF ou un impôt européen sur le patrimoine. 

Vous avez peut-être aussi lu les arguments de ceux qui estiment qu’on peut annuler les dettes ou les transformer en dettes perpétuelles. On n’a pas fini d’en débattre …

La Bulle économique
7 min

Mais a t-on finalement le bon thermomètre pour juger de notre endettement ? 

Une question que pose le rapporteur général du budget à l'Assemblée et à laquelle il répond par la négative, dans le cadre d'une mission flash qui lui a été confiée sur la dette publique et dont il rend de premières conclusions dans la matinée. Pour Laurent Saint Martin, il faut ainsi "revoir les indicateurs de mesure de la dette". Et se focaliser plutôt sur "la manière dont les créanciers jugent la capacité d’un pays à rembourser cette dette".  

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Ca tombe bien, la France est plutôt bien notée sur ce point. Fin mai, l’Agence France trésor enregistrait une demande record pour un emprunt à 20 ans. Espérons que cela dure … Mais pas sûr toutefois que cela soit suffisant. Dans une étude publiée hier, l'agence de notation Moody's, expliquait ainsi être très attentive à la capacité des gouvernements à inverser leurs trajectoires de dette, pour absorber, le cas échéant, de nouvelles secousses ... 

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