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« Mon nom est Enéas » : la popularité renouvelée de l’ex-gourou de l’extrême droite au Brésil

Voilà des années que Jair Bolsonaro tente par tous les moyens d’établir une filiation avec son aîné, décédé en 2007, et surnommé le « Jean-Marie Le Pen do Brasil ».

Par  (Rio de Janeiro, correspondant)

Publié le 07 octobre 2020 à 23h48, modifié le 08 octobre 2020 à 15h13

Temps de Lecture 5 min.

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LETTRE DE RIO DE JANEIRO

Enéas Carneiro, en 2004.

Pour Jair Bolsonaro, il n’est rien de moins qu’un « héros de la patrie ». Un « brillant professionnel », un « exemple politique à suivre » qui n’a « jamais cédé aux pressions ». Une personnalité à la fois « ferme » et « valeureuse », « en avance sur son temps ». Bref, une référence absolue.

L’homme qui fait l’objet de tant d’éloges c’est Enéas Carneiro, communément appelé « Docteur Enéas » ou « Enéas » tout court. Bien connu des Brésiliens, il reste ignoré à l’étranger. A tort : ancien grand leader de l’extrême droite brésilienne, décédé en 2007, il fut l’un des politiques les plus étonnants de son temps, tout à la fois marginal et populaire, inquiétant et drolatique. Sur bien des aspects, il a ouvert la voie à l’actuel maître de Brasilia.

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Voilà des années que Jair Bolsonaro tente par tous les moyens d’établir une filiation avec son aîné Enéas. En 2017, alors député, il porta (en vain) un projet de loi visant à faire entrer son icône dans le très officiel Livre des héros de la patrie, recensant le nom des plus grands Brésiliens de tous les temps. Il loua alors le « vaillant nationalisme » et l’« opposition au communisme » du « Docteur Carneiro ».

En août 2019, c’est encore une fois à lui qu’il fit appel lors du moment le plus tendu de sa présidence, les gigantesques incendies en Amazonie, qui provoquèrent un tollé mondial. Bolsonaro exhuma et partagea alors sur les réseaux sociaux un vieil enregistrement de son maître à penser, dans lequel ce dernier étrille les puissances occidentales, davantage intéressées, selon lui, par les « biens » (ou « richesses incommensurables ») de l’Amazonie que par le « bien » réel de la forêt.

Une ascension fulgurante

Mais qui était donc ce « héros » auquel Bolsonaro aime tant se référer ? Enéas Ferreira Carneiro naît en 1938 dans une famille pauvre de Rio Branco, capitale de l’Etat de l’Acre, perdue au fin fond de l’Amazonie, fils d’un barbier et d’une mère au foyer. A 9 ans, il perd son père et, à 19, déménage avec sa mère à Rio de Janeiro.

Son ascension est fulgurante : brillant élève, lecteur vorace, Enéas étudie puis enseigne la médecine, la physique, la chimie, les mathématiques, la biologie ou encore la langue portugaise. Il devient finalement un cardiologue reconnu, une référence dans son domaine. Le symbole d’une certaine méritocratie à la brésilienne.

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