EN IMAGES : les sœurs du couvent de la Divine Providence de Saint-Jean-de-Bassel cherchent des colocataires
A Saint-Jean-de-Bassel, en Moselle, la cinquantaine de sœurs du couvent de la Divine Providence se sentent un peu seules dans leur propriété de plus de 11.000 mètres carrés. Un appel à projets a été lancé pour redonner vie aux bâtiments aujourd'hui vides.
C'est un couvent qui anime la vie de la petite commune de Saint-Jean-de-Bassel (Moselle) depuis près de deux siècles. La "Divine Providence", qui accueillait autrefois des centaines de jeunes filles pour les former aux soins et à l'éducation, sonne désormais creux. Les sœurs sont de moins en moins nombreuses et de plus en plus âgées… Un appel à projets a donc été lancé pour redonner vie aux locaux, en grande partie vides.
Une cinquantaine de sœurs pour 11.000 mètres carrés
Dortoirs, collège, gymnase : pour accueillir les jeunes filles prêtes à être formées, ou les sœurs en retraite, le couvent s'est agrandi au cours de son histoire. Mais aujourd'hui, une cinquantaines de religieuses seulement animent encore la vie du couvent.
Sur les onze bâtiments que comptent le couvent, sept sont disponibles, pour des porteurs de projets. "J'aimerais que ce soit un nid, dans lequel il y a de la vie. Des résidents permanents, des personnes de passage, des jeunes, des moins jeunes", témoigne Odile, des étoiles dans les yeux.
Dans les bâtiments, d'innombrables bureaux et chambres, aujourd'hui inoccupés. "On pourrait en faire des espaces de coworking, ou accueillir des groupes", suggère Guillaume Lecorvaisier, le gestionnaire. Le couvent accueille déjà des entreprises, organise des repas dans les réfectoires, ou des classes nature. Mais ces activités sont loin d'occuper l'ensemble des locaux.
Pour dynamiser l'activité, le couvent cherche des porteurs de projet, en adéquation avec ses valeurs. "La relation avec la nature, l'éducation, le soin… Des domaines pour lesquelles les sœurs ont travaillé toute leur vie", énumère Isabelle Klein, assistante laïque de deux communautés.
Il faut qu'autre chose naisse
Les sœurs vivant encore au couvent ont en moyenne 80 ans. Après avoir été formées ici dans leur jeunesse, elles sont souvent parties aux quatre coins du monde (Comores, Equateur, Madagascar), en tant qu'enseignantes ou infirmières, avant de revenir à la "maison mère" pour y finir leur vie.
Elles constatent aujourd'hui, impuissantes, l'absence de vocations pour les remplacer. "Il n'y a plus de novices ici. C'est la fin d'une époque et c'est toujours difficile. Il faut qu'autre chose naisse, de bon aussi, mais de différent de ce qu'elles ont vécu", explique Isabelle Klein.
Elles prient aujourd'hui pour que l'enceinte accueille de nouveaux membres et retrouve de sa superbe. "Ca nous ferait des personnes à visiter" rigole sœur Inès, qui s'occupe de l'accueil.
De nouveaux colocataires comme Maxime, ancien ingénieur devenu maraîcher, qui s'est installé avec sa copine dans un appartement situé en plein milieu de l'église du village. Il produit aujourd'hui les légumes pour le couvent et adopte un nouveau rythme de vie avec ses voisines. "On fait des soirées jeu, le jeudi, où on les invite. C'est super enrichissant, elles ont eu des vies très riches et ont plein de choses à raconter."
Lui aussi espère que l'appel à projets va aboutir. Car grâce à lui, c'est tout le village qui serait dynamisé. "On n'a pas de boulangerie, pas d'épicerie… Ce serait super que des artisans reviennent ici. On a plein d'idées".
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