Critique

«Le Milieu de l’horizon» enfance des portes ouvertes

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Le film d’initiation de Delphine Lehericey, beau mais trop sage, s’attarde sur un préadolescent assailli par les fantasmes et la colère.
par Camille Nevers
publié le 20 octobre 2021 à 5h46

Avant celui de l’horizon, c’est le milieu des années 70. L’été, on ne sait pas trop où, campagnard. Adaptation d’un roman de Roland Buti, le Milieu de l’horizon est une production suisse mais le générique indique la localisation d’un tournage en Macédoine. Les paysages, écrasés d’ocre, posent l’ambiance estivale harassée, la famille à la ferme, le père à la barbe qui jure par 40°C à l’ombre et qui tire le diable par la queue (Thibault Evrard), la mère trop belle pour lui (Laetitia Casta) traînant son ennui paysan entre deux soirées au club de lecture où elle côtoie une trop blonde, trop libre femme divorcée (Clémence Poésy) qui l’émancipera de ses caresses et d’un amour à la dérobée, la fille aînée qui apprend le violon entre deux baisers adolescents, et le petit héros, le rejeton, Gus, 13 ans, qui roule, au début, au milieu, à la fin, à vélo au milieu des paysages et des personnages, sur la route plate et caillouteuse d’un film identique, caillouteux et plat.

Point de jugement

L’enfance forcément solaire, les références aux Ramones, aux Dents de la mer, la cigarette au bec des femmes de moralité douteuse qui viennent piquer les épouses à la barbe des maris, les magazines Pilote et Playboy, entre les pages duquel le gosse fantasme à mort des filles nues et dépravées entre elles. Du moment que ce n’est pas leur maman ou leur sœur sous leur nez, les enfants au cinéma, voyeurs embusqués, sont toujours ces petits monstres de conformisme. Gus constitue le point de vue du

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