Le podcast learning : dernière tendance en matière de formation ?

Renouveler les pratiques de formation. C’est ce dont ont besoin les directions RH et Learning. Une exigence encore plus forte aujourd’hui, à l’heure de la Covid, du télétravail renforcé pour les salariés et de la difficulté à organiser du présentiel.

Alors pourquoi ne pas digitaliser la formation en tentant l’audio ? Et le podcast en particulier.
Cette question, de grandes entreprises se la sont déjà posée. Séduites par l’idée, quelques-unes ont tenté l’expérience, à l’instar de Canal Plus, Henkel, Carte Noire… C’est le cas aussi de Kellogg’s.

Aude Pichaud, directrice commerciale France, explique que ce qui l’a convaincue, « c’est avant tout la facilité d’utilisation et l’agilité de l’outil podcast. » Kellogg’s plaçant la formation au cœur de sa stratégie, l’enjeu pour elle était « de mettre en place un tout nouveau programme digitalisé de formation pour la force de vente, qui est composée de 80 chefs de secteur, afin de les garder à bord et de les faire évoluer».

Pour ce faire, l’entreprise a fait appel à Tootak pour créer une série de podcasts en vue de travailler, par exemple, sur la préparation des rendez-vous ou la perception des clients.

La voix de la formation

« J’ai toujours été persuadé que grâce à la voix, on peut réfléchir, apprendre et s’émouvoir », raconte Pierre Denis. Le fondateur de Tootak – à l’origine, une appli grand public hébergeant environ 100 000 podcasts – s’est lancé dans la création de contenus audio à destination des entreprises en 2020, en proposant à la fois du sur-mesure et des contenus sur étagère sur les techniques de vente, la sécurité routière, le management à distance ou encore la RSE.

« La force des podcasts, c’est de pouvoir balayer des savoir-faire et des savoir-être. Et comme on le sait, pour qu’une formation soit efficiente, il faut de la mise en pratique et de la répétition. L’audio s’avère donc parfait pour mémoriser, faire passer des messages, des émotions. C’est un outil performant. Ce qu’on apporte en plus, c’est la précision du langage et contrairement à d’autres modalités pédagogiques, l’apprenant peut se créer sa propre image mentale. »

Efficacité, rentabilité et massification

Nul doute que le podcast peut aujourd’hui tirer son épingle du jeu dans la sphère du learning. Il se révèle efficace : « Les taux de complétion sont importants, relève Pierre Denis. 88 % des podcasts sont terminés entièrement et il y a 32 à 70 % de likes en moyenne sur chaque épisode proposé aux apprenants. » Aude Pichaud complète : « Il y a des modules d’évaluation des acquis via notamment des QCM et nous avons des KPI précis. On sait exactement qui consomme quoi, sur quel épisode. Les feedbacks que nous avons de nos équipes sont très positifs. »

Le podcast est également un outil rentable pour l’entreprise grâce à ses différents usages : « L’onboarding, l’animation en réunion, la formation permanente, l’évaluation individuelle ou  l’autoformation », souligne Pierre Denis. Autres atouts : ce média convient à toutes les personnes en mobilité (dirigeants, managers, vendeurs…) « et permet de toucher quelques dizaines à plusieurs centaines de salariés. On peut les inciter à se former en leur envoyant simplement des notifications. »

4 minutes en moyenne pour se former

« Avec le podcast, on a même réussi à rendre les collaborateurs acteurs de leur formation », se félicite Aude Pichaud.

Accompagnés d’un ingénieur pédagogique de Tootak, certains d’entre eux ont en effet participé à la création du programme. D’autres ont prêté leur voix en participant à l’enregistrement des contenus. Un moyen aussi d’attiser chez eux un certain intérêt.

Au total, l’équipe de vente de Kellogg’s dispose aujourd’hui de 5 chaînes de podcasts, dont plus de 500 heures d’écoute. « Nous réfléchissons actuellement à de nouveaux épisodes pour former l’ensemble de nos collaborateurs autour de notre stratégie RSE », conclut Aude Pichaud.

Yasmina Haddou-Essom