Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Transportés par l’air, les microplastiques polluent jusque dans les montagnes

Une étude menée dans les Pyrénées suggère que ces particules peuvent voyager sur de très longues distances, par voie aérienne.

Par 

Publié le 15 avril 2019 à 17h00, modifié le 16 avril 2019 à 07h50

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Des bouteilles en plastique (polyéthylène téréphthalate) stockées dans un centre de recyclage à Bilten, en Suisse, le 3 avril.

L’air pur de la montagne est-il devenu une illusion ? L’atmosphère pourrait bien y être aussi chargée en microplastiques que dans les grandes villes, selon les résultats d’une étude française menée au beau milieu du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises et publiée lundi 15 avril dans la revue britannique Nature Geoscience.

C’est la première fois que de telles mesures sont réalisées dans un milieu isolé, difficile d’accès, éloigné des villes et de toute activité industrielle. Perchée à 1 425 mètres d’altitude, la station météorologique de Bernadouze, où les chercheurs ont effectué leurs prélèvements, se situe en effet à 6 km du village le plus proche, Vicdessos (500 habitants environ), et à 25 km de Foix.

Sur la période allant de novembre 2017 à mars 2018, ils y ont observé le dépôt quotidien moyen de 365 microplastiques par m2 de surface au sol, amenés là par le vent, la pluie et la neige. « Nous nous attendions à trouver du plastique, mais pas en de telles quantités », soutiennent Steve Allen et Deonie Allen, chercheurs au laboratoire Ecologie fonctionnelle et environnement (EcoLab, Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse) et copremiers auteurs de l’étude.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Comment l’industrie se prépare à se passer du plastique

Ces taux se situent en effet dans la fourchette de ce qui est mesuré dans deux mégalopoles, Paris et Dongguan (Chine), seuls endroits au monde où les taux de microplastiques dans l’air avaient jusqu’alors été documentés. Surprenant ? « Il n’y a pas de frontières dans les masses d’air ; tout ce qui est produit dans la ville se diffuse », répond celui qui travaille justement sur les microplastiques polluant l’atmosphère parisienne, Johnny Gasperi, maître de conférences au Laboratoire eau, environnement et systèmes urbains (LEESU, université Paris-Est-Créteil).

Sur près de 100 kilomètres

Une estimation du parcours des microplastiques atterrissant à Bernadouze, réalisée à partir des relevés météorologiques et de modèles mathématiques, suggère en effet que ces particules ont pu voyager par transport aérien sur près de 100 km. Et « il s’agit probablement d’une sous-estimation », soulignent Deonie et Steve Allen, car ces données reposent sur la vitesse de déposition de particules de poussière, qui sont « beaucoup plus lourdes que les microplastiques ».

Ainsi, même au fin fond des Pyrénées, l’on respire des fragments, des films et des fibres de plastique. Ces microparticules, essentiellement composées de polystyrène (41 % des prélèvements), de polyéthylène (32 %) et de polypropylène (18 %), sont issues, pour la plupart, d’objets en plastique à usage unique, d’emballages, de sacs plastiques et de textiles. « Cela nous met face à nos pratiques : nous utilisons le plastique massivement depuis cinquante ans et nous portons tous des vêtements en fibres synthétiques depuis trente-quarante ans, commente Johnny Gasperi. Tout cela laisse des traces, forcément. »

Il vous reste 38.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.