C’était "une maison sympa, sans vis-à-vis, à cinq minutes du village, près du stade." Une maison "quasiment neuve". Fanny Bertagnolio et Nicolas Carles de Caudemberg, 33 ans chacun, l’avaient achetée un an avant Alex. "On a tout refait. On avait même repeint le garage pendant le premier confinement..."
Aujourd’hui, il n’en reste qu’un pan de mur désemparé. Et un terrain défiguré. Le jeune couple a découvert le désastre le lendemain de la tempête, après avoir été évacué et hébergé au village par sa famille.
Un mois plus tard, il a trouvé une maison à louer, aidé par "pas mal d’associations dont Partagence, le Secours pop’, la mairie..." La location est prise en charge par Axa pendant dix-huit mois. "Un point important", convient Fanny Bertagnolio. Reste à reconstruire.
"Fiers d’être ici"
"On ne veut pas quitter Saint-Martin-Vésubie. C’est notre village." La question est: Où? Et avec quel budget? Fanny et Nicolas sont plus avancés que d’autres. Ils ont été indemnisés cinq mois après Alex. "Le virement a été fait très rapidement", salue Fanny. Elle loue l’intervention de l’agent local Axa, Baccialon Nicolao.
Le couple reste néanmoins "déçu" par le montant versé par sa compagnie. Il estime avoir perdu entre 80.000 et 100.000 euros. "Avec ce qu’ils nous remboursent, on ne peut pas retrouver le même type de maison. D’après eux, les prix au mètre carré ont flambé..."
Le hic: de nombreux terrains ont été emportés. Le couple n’a pas encore trouvé son bonheur parmi ceux qui restent. Or, l’heure tourne. Une clause leur imposerait un délai de "deux ans pour reconstruire à l’identique, et sur la même commune".
Défi quasi injouable. Quant au fonds Barnier, qui doit les indemniser pour le terrain? "On l’attend."
Fanny Bertagnolio ne se lamente pas. Elle songe aux autres sinistrés, "à tous ceux qui travaillent".
Paradoxalement, ce marathon de la reconstruction les "fait tenir. Parce que vous vous battez tous les jours". Fanny et Nicolas sont "fiers d’être ici", conscients que le village a besoin de jeunes comme eux.
Ils veulent offrir une leçon de vie à leur fils de treize ans. "Il voit que ses parents et les autres Saint-Martinois ne lâchent rien."
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