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Le courant océanique Gulf Stream est au plus bas depuis mille ans

La circulation océanique atlantique, un des composants du Gulf Stream, a diminué de 15 % ces dernières décennies, probablement à cause du réchauffement climatique.

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Publié le 02 mars 2021 à 18h19, modifié le 03 mars 2021 à 11h40

Temps de Lecture 3 min.

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Un courant océanique, diverticule du Gulf Stream, dans le golfe du Mexique.

Le Gulf Stream s’affaiblit d’année en année. Ce courant océanique qui traverse l’Atlantique et permet à l’Europe de bénéficier d’un climat doux en hiver, serait actuellement à son niveau le plus bas depuis un millénaire, selon une étude publiée fin février dans la revue Nature Geoscience.

Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs irlandais, anglais et allemands ont étudié un des composants du Gulf Stream : la circulation méridienne de retournement atlantique (AMOC). « Ce système fonctionne comme un tapis roulant géant, explique Stefan Rahmstorf, coauteur de l’étude. L’eau chaude et salée se déplace du sud vers le nord où elle se refroidit et devient ainsi plus dense. Lorsqu’elle est suffisamment lourde, l’eau coule vers des couches océaniques plus profondes et retourne vers le sud. » Au total, il déplace près de 20 millions de mètres cubes d’eau par seconde grâce à l’AMOC, soit près d’une centaine de fois le flux du fleuve Amazone.

L’AMOC n’a commencé à être mesuré directement qu’en 2004. Avant cela, il existe très peu de données. Pour analyser précisément ce phénomène, les chercheurs ont donc dû observer des indicateurs indirects. « Nous avons examiné par exemple la taille des grains dans les carottes de sédiments océaniques, explique Levke Caesar, première autrice de l’étude. En effet, un courant plus rapide peut transporter de plus gros grains. Nous avons également examiné la composition des espèces de coraux, car ils se répartissent selon les différentes températures de l’eau, et enfin nous avons compilé des données historiques, par exemple à partir de journaux de bord. » Ensemble, ces indicateurs dressent un tableau de la façon dont la circulation a changé au fil des ans.

Le mécanisme des courants perturbé par le réchauffement

Et le constat est clair : « Nous avons vu que la circulation océanique est restée stable jusqu’à la fin du XIXe siècle, explique Stefan Rahmstorf. Avec la fin de la petite période glaciaire vers 1850, les courants océaniques ont commencé à diminuer, avant un deuxième déclin plus drastique à partir du milieu du XXe siècle. » Selon l’ensemble des données étudiées, le courant océanique aurait diminué d’environ 15 % depuis soixante-dix ans.

Ce phénomène inquiète les chercheurs depuis quelques années. Un ralentissement de l’AMOC a longtemps été prédit par les modèles climatiques en réponse au réchauffement climatique qui perturbe en effet le mécanisme des courants. L’augmentation des précipitations et la fonte accrue de la calotte glaciaire du Groenland ajoutent de l’eau douce à la surface de l’océan ; de son côté, le réchauffement climatique augmente la température de surface des océans. Cela réduit la salinité et donc la densité de l’eau, qui a moins tendance à plonger en profondeur. « Nous ne connaissons pas encore toutes les causes avec certitude, explique Didier Swingedouw, chercheur au CNRS, qui n’a pas participé à ces travaux. Il existe cette hypothèse du changement climatique, mais des cycles naturels pourraient également entrer en jeu. »

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