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Anne d’Autriche : comment la mère de Louis XIV a sauvé la monarchie française

En 1643, à la mort de son époux Louis XIII, Anne d’Autriche est nommée régente. Contre toute attente, la jeune reine frivole se transforme en femme d’État qui gouverne le royaume d’une main de maître. Avec le concours de Mazarin, elle prépare le grand règne de son fils, le Roi-Soleil.
Jean-François Solnon, professeur émérite d’histoire moderne, université de Besançon, spécialiste de l’Ancien Régime.
Publié le 17/03/2022 à 11h37, mis à jour le 12/04/2022 à 17h05 • Lecture 8 min.
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Portrait de la reine de France Anne d'Autriche, sur une gravure de A. S. Suvorina (1885) • GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO

Dans l’histoire de France, les régences, exercées par la veuve, ou un parent proche, du souverain défunt, sont souvent synonymes de troubles, de crises, voire de révoltes contre un pouvoir affaibli par le jeune âge du nouveau monarque. Car, en droit monarchique, une régence n’est pas considérée comme un régime de pleine souveraineté, elle réveille au contraire les contestations politiques.

Régente depuis mai 1643, à la mort de son mari le roi Louis XIII, Anne ­d’Autriche n’échappe pas à ce climat de contestation, d’autant plus âpre qu’elle apparaît comme novice en politique, complaisante, faible et donc docile aux coteries. Durant son règne, Louis XIII ne l’avait-il pas écartée des affaires, tant le souverain était soupçonneux envers celle qui s’était montrée assez imprudente pour prêter son nom à des complots vite éventés et coupable d’avoir échangé avec l’Espagne, son pays natal mais aussi ennemi de la France, une correspondance jugée compromettante ? La cause paraît entendue : Anne est inexpérimentée et influençable. Il lui est même arrivé d’avouer qu’elle est incapable de gouverner par elle-même.

Mazarin est choisi à la surprise générale

Pourtant, sa première décision surprend ceux qui pensaient la diriger et espéraient rompre avec la politique suivie jusque-là. Anne d’Autriche choisit en effet ­Mazarin comme principal ministre. Richelieu, au seuil de la mort, avait recommandé le Monsignore à Louis XIII – « Employez-le » –, et le roi avait lui-même vanté à sa femme les mérites du cardinal italien. À la surprise générale, la reine s’apprête ainsi à poursuivre avec Mazarin, fils spirituel de Richelieu, la politique du Grand Cardinal, alors qu’elle n’avait cessé en son temps de redouter le ministre de Louis XIII.

Confrontée aux contestations qui ne tardent pas à naître, Anne d’Autriche démontre sa volonté farouche de préserver la couronne de son fils, le jeune Louis XIV, contre ses ennemis. La fin de l’a

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Jean-François Solnon, professeur émérite d’histoire moderne, université de Besançon, spécialiste de l’Ancien Régime.

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