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La nouvelle vie «extra» ordinaire du plus grand gagnant de l'histoire du Lotto Max au Québec

Marcel Lussier a certes quelques projets excitants, mais il a gardé l’essentiel de sa vie d’avant

Marcel Lussier
Marcel Lussier, qui a gagné 70 M$ en juin 2022, habite une banlieue modeste de la Rive-Sud, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des projets plein la tête. Photo Pierre-Paul Poulin


Même s’il a gagné plus de 70 millions $ à la loterie, Marcel Lussier refuse de s’acheter une grosse maison pour des raisons écologiques.  

Il préfère rester dans son modeste bungalow des 50 dernières années, sur la Rive-Sud de Montréal. 

«Avoir une grosse maison, ça ne m’intéresse pas pantoute. C’est contre ma philosophie: je suis un écologiste et un environnementaliste», indique sans détour M. Lussier, qui a remporté le gros lot de Loto Max, en juin 2022. Il s’agit du plus important gain de l’histoire de Loto-Québec. 

Pour l’homme de 78 ans, pas question d’acheter une «maison de 26 pièces», bien que sa récente fortune le lui permettrait amplement. 

«Je veux diminuer les gaz à effet de serre. Avoir une grosse maison, ce n’est pas du développement durable. Moi, je suis pour la surtaxation des grosses maisons, qui consomment de l’énergie pour rien», ajoute-t-il, fidèle à ses valeurs.

Marcel Lussier
Malgré ses millions, Marcel Lussier déjeune encore au même petit restaurant du boulevard Taschereau, à Brossard. Photo Pierre-Paul Poulin

En plus des raisons environnementales, le nouveau millionnaire reconnaît qu’il est attaché à sa résidence qu’il qualifie de «ben ordinaire», mais dont il a quand même rénové certains éléments depuis son gain. Son hypothèque est remboursée depuis moult années. 

«J’ai ma piscine et mon jardin à l’arrière de la maison. Mon framboisier et mes tomates que je cultive chaque année depuis 40 ans. Pour moi, c’est ça, la vie normale, et je n’ai pas besoin de plus», raconte celui qui n’est pas plus heureux depuis qu’il est multimillionnaire. 

  • Écoutez l'entrevue avec Marcel Lussier et Guylaine Guay à l’émission de Sophie Durocher via QUB radio : 

Rassemblement familial 

Parmi ses projets, celui qui a été député du Bloc Québécois de 2006 à 2008 planche sur l’écriture d’un livre historique. Il souhaite y raconter l’histoire de son ancêtre Jacques Lussier, premier de la lignée à fouler le sol de la Nouvelle-France. 

Pour y arriver, il a mis sur pied un bureau de recherche en histoire et en généalogie, établi dans un local commercial qu’il a loué. Quatre spécialistes, dont deux à temps plein, travaillent à la réalisation de son projet. 

Marcel Lussier
Marcel Lussier réclamait en juin 2022 le gros lot record de 70 027 052$. Photo Pierre-Paul Poulin

L’objectif est de publier le livre avant le grand rassemblement familial des Lussier de l’été 2024, un autre projet sur lequel il planche. 

«Ce sera un immense rassemblement. J’ai pensé à la logistique pour 1000 personnes, mais c’est trop. Pour le moment, on cible les 500 premiers inscrits», affirme-t-il. 

L’objectif est de publier le livre sur ses ancêtres d’abord pour que ses invités puissent ensuite «revivre cette histoire lors du rassemblement», ajoute le passionné d’histoire. 

Les participants seront notamment invités à parcourir en autobus les rues de Varennes, en Montérégie, pour visiter les lieux qui ont marqué le passé de la famille Lussier. 

«Ils seront aussi invités à faire une croisière sur le fleuve, car notre ancêtre Lussier était propriétaire d’une île en face de Varennes», raconte-t-il, visiblement emballé par son projet. 

Marcel Lussier
Photo Pierre-Paul Poulin

Un projet de film historique 

M. Lussier a le projet «fou» de faire un film sur la vie de personnages historiques, notamment sur celle de Pierre Le Moyne d’Iberville, un commerçant et explorateur français. C’est son «dada», dit-il. 

«Si je veux faire un film sur Iberville, je dois y investir 20 millions $. Faire un film, c’est au moins ça que ça coûte», dit celui qui avoue avoir une connaissance limitée en production cinématographique. 

Qu’à cela ne tienne, il compte «intéresser des producteurs de films» pour que cela devienne une «aventure commune». 

Pour l’heure, ce projet n’est que «dans sa tête», ce qui ne l’empêche pas d’imaginer des scènes grandioses où on «simulerait des attaques» et «mobiliserait des armées». 

D’autres personnages historiques pourraient également faire l’objet d’un film ou d’un livre, notamment René-Robert Cavelier de La Salle, Pierre Talon, ou même Frontenac. Des personnages dont il connaît l’histoire sur le bout des doigts, pour avoir suivi leurs traces lors de voyages en Europe et en Amérique. 

Son truc pour gagner 

Pour remporter son lot, M. Lussier a sélectionné la combinaison à huit numéros. Une méthode plus coûteuse, certes, mais qui augmente les chances de l’emporter. Il utilisait cette technique depuis déjà six ans. 

Parmi les trois séries de chiffres, il en a choisi deux au hasard, tandis que l’autre séquence a fait l’objet d’une méticuleuse sélection. 

«Je change [de combinaison] chaque fois. Mais j’utilise souvent les anniversaires de mes proches. Je me fie aussi sur l’odomètre de ma voiture», raconte-t-il.

Marcel Lussier
Marcel Lussier a remporté son lot lors du tirage du 7 juin 2022 grâce à une combinaison sélectionnée par le hasard. Photo fournie par Marcel Lussier

Finalement, ce sont les chiffres sélectionnés au hasard par l’ordinateur qui lui auront permis de remporter 70 millions $. Il a également mis la main sur des lots secondaires, pour 27 052 $ supplémentaires. 

Malgré ce coup du destin, M. Lussier achète encore régulièrement des billets de loterie. 

D’ailleurs, pour réaliser tous les projets qui se bousculent dans sa tête, «il faudrait que je gagne un autre 50 millions», dit-il avec le sourire. «Pourquoi pas?» 

Rencontre avec l’ambassadrice d’Ukraine 

Lors de sa conférence de presse annonçant son gain, en juin dernier, le nouveau millionnaire avait dit vouloir contribuer à la reconstruction de l’Ukraine, notamment en finançant le développement de maisons préfabriquées pour les sinistrés de la guerre. 

«J’ai été convoqué par l’ambassade d’Ukraine à Ottawa. Ils avaient entendu ma mention en conférence de presse et avaient accroché», explique M. Lussier.

«J’ai été très bien accueilli par l’ambassadrice. Elle a déployé autour de la table des conseillers techniques pour faciliter le processus», ajoute celui qui a le cœur sur la main. 

Malheureusement, un enjeu de santé touchant l’un de ses collaborateurs a fait avorter le projet. Il n’exclut toutefois pas de contribuer à la reconstruction de l’Ukraine à travers un éventuel don en argent. 

Voyage à Disney et auto électrique 

À défaut d’avoir fait l’acquisition d’une immense résidence, M. Lussier s’est permis quelques modestes folies. 

Il a notamment invité ses proches à passer Noël et le Jour de l’an en Floride. «On a eu bien du plaisir. Le jour de l’An, à Walt Disney, c’est extraordinaire», raconte le septuagénaire, qui a notamment été marqué par les impressionnants feux d’artifice. 

Au point de vue personnel, M. Lussier a récemment fait l’acquisition d’une nouvelle voiture sport... électrique, bien entendu! 

Marcel Lussier
Le retraité d’Hydro-Québec a fait l’achat d’une nouvelle voiture électrique grâce à son gain à la loterie. Photo Pierre-Paul Poulin

«Les gens pensaient que je m’achèterais une Ferrari, mais non», dit celui qui refuse d’acquérir une voiture polluante. 

Outre l’argent qu’il compte investir dans ses projets, M. Lussier a aussi donné quelque 40 millions $ à de la famille et des amis. 

Un tel gros lot, c’est trop pour une seule personne, et surtout «à mon âge», convient-il.  

Très sollicité 

M. Lussier indique avoir été très sollicité par des organismes et des investisseurs depuis qu’il a remporté le gros lot, une situation qu’il a trouvé difficile. 

«Tous les mots que tu dis [lors de l’entrevue de Loto-Québec], tu reçois des téléphones, des courriels, des lettres. Ç’a commencé à fuser pour recevoir de l’argent. Ça, c’est l’aspect très envahissant et insécurisant», admet-il. 

Quant aux entrepreneurs et autres «patenteux» à la recherche d’investisseurs, «ils pensaient que j’étais un dragon», dit-il en référence à l’émission télé. 

À son grand désarroi, des gens malhonnêtes ont également profité des réseaux sociaux pour utiliser son identité et promettre des sommes d’argent. Sauf que c’est l’inverse qui s’est produit. 

«Mon compte Facebook a été copié et j’ai su que des gens avaient été escroqués. Ils se sont plaints à moi», se désole-t-il, visiblement touché. 

Bien qu’il aurait aimé aider tout le monde, le philanthrope a finalement jeté son dévolu sur une dizaine de causes qui lui tiennent particulièrement à cœur. C’est notamment le cas de l’autisme, une cause pour laquelle il doit officialiser un don aujourd’hui.

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