Patients: l’autodérision et l’optimisme comme armes
Grand Corps Malade réussit une comédie sur la réadaptation après un accident, à voir le dimanche 3 mars à 23 h 25
Il était une fois un jeune homme de 20 ans, la vie grande ouverte devant lui...
Mais la réalité a souvent le don de mettre des bâtons dans les roues des contes. Cette vie grande ouverte s’est ainsi drôlement rapetissée (du moins en apparence) lorsqu’un terrible accident a cloué ce jeune homme, d’abord sur un lit d’hôpital, puis dans un fauteuil roulant.
Une fiction autobiographique lumineuse
Cette histoire, le slameur Grand Corps Malade la connaît bien, puisque c’est la sienne. Celle qu’il avait déjà racontée dans un roman autobiographique et qu’il transposait au cinéma dans sa première réalisation, Patients, en 2017 (coréalisé avec Mehdi Idir).
Une fiction, certes, mais nourrie par ce parcours personnel si traumatisant et paradoxalement si épanouissant : car Ben, ce jeune homme dont la trajectoire va s’arrêter net, va aussi découvrir, lors de cette année en centre de rééducation, d’autres avenues insoupçonnées (qui le feront justement devenir… Grand Corps Malade, peut-on présumer). Des avenues que l’on peut arpenter en groupe, parce qu’ensemble, la vie paraît toujours un peu plus facile. Et d’autres aussi qui lui feront découvrir sa voix intérieure et sa plume.
Garder le cap, coûte que coûte
C’est bien ce qui frappe dans Patients. Son regard résolument tourné vers l’avenir.
Non que l’accident et la réadaptation de Ben soient pris à la légère, bien au contraire. La gravité de ces moments où la vie suspend son cours est plus que soulignée, elle est constamment au cœur même des images tournées à hauteur de ce nouveau regard qui ne parvient plus à être celui d’un homme debout. Mais ce sont le mélo, le pathos, le dolorisme qui sont (heureusement) complètement évacués de ces plans évoluant d’une immobilité quasi absolue à une ouverture plus grande, où les respirations se prennent peu à peu plus profondément.
L’autodérision, la meilleure des armes?
Une comédie sur la réadaptation, alors? Oui, en quelque sorte. Car Patients rappelle aussi cela. Malgré les moments de désespoir, de profonde vulnérabilité, le rire reste un refuge, un soutien, un moteur pour qui désire se relever.
Même (et surtout) le rire qui naît de l’autodérision. C’est aussi un adoucissant, pour qui se retrouve dans un nouveau milieu de vie dont il doit apprivoiser les codes et les usages. Et c’est bien ce qui touche autant dans cet énergique et inspirant Patients : sa façon résolument optimiste de comprendre que si la vie n’est pas un long fleuve tranquille, il sera toujours plus facile de pagayer à plusieurs pour l’apprivoiser.
Patients, à voir sur ICI Télé le 3 mars à 23 h 25
La bande-annonce (source : YouTube)