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Une étude s’intéresse à la santé mentale des étudiants étrangers

Shamsa Mistry et Monica Sesma Vasquez, lors d'une conférence où elles ont présenté leur projet de recherche sur les étudiants étrangers au Canada.

Les chercheuses Shamsa Mistry (à gauche) et Monica Sesma Vasquez (à droite) ont elles-mêmes fait partie des étudiants étrangers.

Photo : Fournie par Shamsa Mistry

Radio-Canada

Deux chercheuses de l'Université de Calgary travaillant sur la santé mentale des étudiants étrangers notent des lacunes dans les services destinés à soutenir des membres de ce groupe, notamment ceux qui sont accompagnés de leur famille.

Shamsa Mistry et Monica Sesma Vazquez ont elles-mêmes fait partie des étudiants étrangers et savent donc combien il est difficile de s'installer au Canada pour y faire des études.

Respectivement coordinatrice de recherche et professeure adjointe en travail social, elles affirment qu'il y a une lacune dans la recherche sur les étudiants étrangers au Canada, bien que le pays en accueille plus de 1 million.

C'est pour combler ce vide qu’elles ont décidé de se pencher sur le sujet.

Arrivée au Canada en 2021 avec son conjoint et ses deux enfants, Shamsa Mistry raconte que son parcours n’a pas été un long fleuve tranquille.

Nous avons décidé de mener une étude qui nous permettrait d'entendre la voix des étudiants étrangers, qu'ils soient ou non accompagnés de leurs familles, et de savoir comment ils gèrent leur santé mentale et leur bien-être.

Une citation de Shamsa Mistry, chercheuse
L'Université de Calgary.

L'équipe de recherche compte recueillir des témoignages de 200 des quelque 7000 étudiants étrangers de l'Université de Calgary.

Photo : Radio-Canada / David Bell

Faire témoigner 200 étudiants étrangers

Shamsa Mistry et sa consoeur sont soutenues par l'assistante de recherche Karen Lazaruk.

L'équipe espère entendre 200 des quelque 7000 étudiants étrangers de l'Université de Calgary au sujet de ce qu'ils vivent et de leurs suggestions pour améliorer les aides existantes.

La recherche survient peu après qu'Ottawa a mis en place de nouvelles exigences pour les futurs étudiants étrangers, notamment le plafonnement temporaire du nombre de permis d'études et la hausse des exigences financières.

Monica Sesma Vazquez, la superviseure de Shamsa Mistry et chercheuse principale du projet, dit que les nombreuses ressources offertes aux nouveaux arrivants sont en fait réservées aux nouveaux immigrants ayant un statut de réfugiés et de résidents permanents. Les étudiants étrangers sont laissés-pour-compte.

Monica Sesma Vazquez ajoute que de nombreux étrangers viennent au Canada pour des études supérieures. Cela signifie que beaucoup d’entre eux viennent avec leur famille, qui se retrouve privée de beaucoup de services.

Isa Isip, qui a quitté les Philippines en 2022 avec sa famille, en fait partie.

Elle raconte que son parcours a été difficile, surtout lorsqu'elle suivait des cours et qu'il n'y avait pas de service de garde pour ses filles en bas âge : J'en ai souffert mentalement.

Isa Isip ne pouvait plus communiquer avec son thérapeute dans son pays d'origine en raison du décalage horaire.

Issue d'une culture peu ouverte aux questions de santé mentale, Mme Isip affirme qu'elle avait souvent l'impression d'être livrée à elle-même.

Je pense que [ce projet de recherche] ouvrira de nombreuses discussions sur la santé mentale et la préparation à la santé mentale [pour les étudiants étrangers].

Une citation de Isa Isip, étudiante étrangère, Université de Calgary
Isa Isip, une étudiante de l'Université de Calgary originaire des Philippines, arbore un sourire.

Isa Isip a quitté les Philippines en 2022, en compagnie de sa famille, pour venir poursuivre ses études supérieures au Canada.

Photo : Fournie par Isa Isip/Allen Pangan

Étendre la recherche à l'échelle nationale

Shamsa Mistry et Monica Sesma Vazquez ont réalisé 7  entrevues et reçu 28 réponses à des questionnaires jusqu'à présent.

Leurs recherches ont révélé que les étudiants étrangers sont principalement préoccupés par la solitude et l'isolement, le manque de soutien pour trouver un emploi dans leur domaine d'intérêt, la difficulté à concilier études et travail et l'impossibilité d'économiser de l'argent.

Les chercheuses espèrent recevoir 200 réponses avant les vacances d'été.

Un plus grand nombre de réponses aidera à formuler une recommandation solide pour l'Université et la stratégie de santé mentale du campus , explique Shamsa Mistry.

L'objectif des chercheuses est d'étendre leur travail à l'ensemble du pays, afin de pouvoir comparer la situation des étudiants étrangers au Canada à ceux établis aux États-Unis, en Australie et dans certains pays européens.

Avec les informations de Karina Zapata

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