Tubes & Co - Eddy Mitchell, pas si terne pachyderme

Le chanteur français Eddy Mitchell au cours d'une émission de télévision en 1982 ©Getty -  Keystone-France/Gamma-Keystone
Le chanteur français Eddy Mitchell au cours d'une émission de télévision en 1982 ©Getty - Keystone-France/Gamma-Keystone
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Le chanteur français Eddy Mitchell au cours d'une émission de télévision en 1982 ©Getty - Keystone-France/Gamma-Keystone
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En 1982, Eddy Mitchell fait d'un instant, parfois humiliant, un chef-d'œuvre. Parce que tout le monde a vécu un jour la peur de se faire larguer, de renoncer à sa dignité pour supplier l'autre, "Le Cimetière des Éléphants", tube de l'album auquel il donne son nom, est à l'affiche de 'Tubes & Co' ce vendredi matin.

En 1982, Eddy Mitchell a quarante ans. À ce moment-là, il est déjà l’incarnation d’une virilité assez inédite dans la chanson française. Elle est résumée par l’expression "Monsieur Eddy". "Monsieur Eddy", sonne un peu désuet. En même temps, il y a beaucoup de respect et d’humour là-dedans. "Monsieur Eddy", c’est le mec à l’ancienne.

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Et pourtant les hommes ne roulent jamais des mécaniques dans ses chansons d’amour. "Le Cimetière des Éléphants" pourrait être la version pudique et chaloupée de "Ne me quitte pas". 

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Cette pudeur de la chanson n’a pas été trouvée tout de suite. Une première version est enregistrée à Los Angeles. Eddy Mitchell la commentait dans l’émission EclectiK en janvier 2005 :

On a fait une version à Los Angeles qui était jolie, mais alors, qui, pour moi, était en sucre, bien aseptisée, très... californienne, comme on dit !

Et il est vrai qu'à l'écoute de cette version première, "Schmoll" deviendrait presque un chanteur de dancing. La preuve que, même avec une mélodie magnifique, signée Pierre Papadiamandis, c’est l’orchestration qui donne le ton de la chanson.

Une deuxième version du "Cimetière des Éléphants" est donc enregistrée à New York. Le morceau devient plus âpre, avec la frappe sèche de la batterie, une basse comme du funk au ralenti, le groove du phrasé d’Eddy Mitchell, quand il prononce ces mots, qui font penser à une promesse de gosse : 

J’prendrai pas trop d’place, promis, craché, juré.

Quant au saxophone, instrument iconique des années 1980, il pourrait faire daté. Eddy Mitchell a d’ailleurs essayé de le remplacer par un arrangement plus actuel. Mais c’est ce velours-là et pas un autre qu’il fallait.
 

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