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De l’importance des lieux sur notre façon de travailler

Agora Atelier Aline

Extrait du livre Voyelle de A à Z : SORTIR DES LIEUX COMMUNS

Le lieu de travail conditionne beaucoup de choses et impacte sur notre façon de travailler.
C’est un lieu de vie, un lieu de création, un lieu de rencontres, un lieu d’échanges. C’est un levier de communication.

C’est une représentation matérielle et spatiale de l’Entreprise, d’où elle vient et vers où elle se dirige. C’est d’autant plus important pour les entreprises de services qui ont une activité souvent dématérialisée.

À travers ces quelques lignes, l’idée est donc de partager les six lieux et donc les six expériences de bureaux que nous avons investis sur ces 11 premières années.

Au début, le travail à la maison

Lorsque nous nous lançons dans notre activité, la question du lieu de travail se pose. Les premiers mois à la maison m’ont rapidement montré les limites de ce choix. Oui c’était économique, écologique et pratique, mais c’était sans compter sur la présence « bruyante» de mes jeunes enfants de 1 et 3 ans, la difficulté à décrocher et séparer vie de famille et vie professionnelle, l’impossibilité d’accueillir les clients chez soi et donc multiplier les déplacements.

Lieux communs : un espace de rencontres

Lors du recrutement du premier salarié, j’ai cherché un lieu, et avant la mode des espaces de co-working, nous avons sous-loué un bureau sur l’avenue du mail Mitterrand à Rennes. Dans un local d’artistes « Lieux communs » dont mon frère était associé.

C’était pour nous deux l’occasion de rencontrer un autre univers, de nouvelles personnes, de collaborer sur des projets plus créatifs que la moyenne, d’avoir une adresse à Rennes.

Un lieu atypique où l’on croisait des typographes, des photographes, des scénographes, des graphistes et d’autres techniciens du web. L’occasion de s’enrichir et de s’acculturer à l’univers créatif graphique. Nous étions également à côté de l’agence de communication Voyez Large, l’occasion de tester une première association.

Mais le centre-ville de Rennes c’était également les bouchons et les soucis de circulation à certaines heures ou périodes de l’année…

Au bout de quelques mois, mon premier salarié, Romain, dénommé la tortue, un malentendant que j’avais recruté en contrat pro, a décidé d’arrêter l’informatique. Il avait pu tester sa passion dans un cadre professionnel, confronter son « loisir » aux exigences des clients et des plannings. Il a préféré partir vers un autre univers, suivre son envie, il est maintenant bibliothécaire.

La campagne : Saint-Jean sur Vilaine ou l’expérience de l’OpenSpace

N’ayant plus la nécessité de subir les bouchons, je suis donc revenu à la maison et j’ai embauché Rozenn. En attendant de trouver un nouveau lieu, nous travaillions ensemble à la maison. C’était du bricolage, allant même à l’encontre de toutes les règles du bon petit manager puisque ça lui arrivait parfois de garder nos enfants. Mais c’est aussi peut-être comme cela que se bâtit la confiance, 10 ans plus tard elle est toujours chez Voyelle.

Equipe Voyelle Saint Jean Sur Vilaine

Ne souhaitant pas passer notre vie dans les transports, nous avons cherché et trouvé un nouveau lieu dans une commune voisine. Le maire a accepté de nous louer pour la modique somme de 200 euros par mois le rez-de-chaussée de l’ancienne mairie de Saint Jean sur Vilaine. C’était spartiate, dans une très vieille bâtisse, peu lumineux et difficile à chauffer, nous utilisions les sanitaires publics. Mais le personnel de la mairie avait travaillé ici pendant des années, pourquoi pas nous ? C’était notre royaume. Nous avions 40m2, nous avions mis un beau panneau pour signaler au monde notre existence. Nous avions tout repeint en blanc et avec quelques aménagements nous en avions fait un lieu agréable.

De plus, le voisin du dessus était DoubleVé, un studio graphique. À nouveau des synergies se mettaient à l’œuvre. Chacun enrichissant l’autre de sa culture et de son expérience. Saint Jean sur Vilaine se dotait alors d’une « maison de la communication ». Nous avions même réussi à négocier nos propres sanitaires sous l’escalier.

Après quatre ans à Saint Jean, l’équipe avait grandi, nous étions cinq en Openspace. C’était facile pour communiquer, mais notre royaume devenait trop étroit. Les sièges de siestes avaient été remplacés par des bureaux, le volume sonore était de plus en plus important, nous avions perdu toute modularité de notre espace. De plus, l’image vieillotte des locaux n’était pas toujours facile à assumer auprès de certains clients. Nous devions donc nous déplacer chez eux. Il en était de même pour la formation, il n’était plus possible d’assurer nos formations dans nos bureaux et nous devions régulièrement trouver d’autres lieux. Avec le recul, je remercie les clients qui nous ont accordé leur confiance malgré l’image que véhiculait ce lieu.

Oméga : le retour en ville, mais pas dans le centre

Début 2012, adieux nos amis de DoubleVé, la crêperie et 1876 (une autre structure, télé-marketing) qui s’était installée dans le même bâtiment. Après des recherches difficiles sur ce type de surface, nous avions trouvé 70m2 de nouveaux bureaux à Rennes dans la ZI sud Est, bâtiment Oméga sur la rue du Bignon.

De l’espace, trois bureaux, une salle de formation, une kitchenette, de la moquette, de la lumière, du nouveau mobilier, un bâtiment des années 80 (soit deux cents ans plus récent que les anciens) que du bonheur. Pour nous c’était la classe, nous étions super heureux d’investir ce nouveau lieu. Pour les clients c’était plus près et facile d’accès, pour nous c’était plus confortable, mais plus cloisonné…

Au bout de quelques mois, nous avions l’impression d’avoir toujours été là. Au bout de 18 mois et deux collaborateurs de plus c’était à nouveau trop petit.

Apollo : l’espace et l’image

En novembre 2013, au bout de 20 mois nous devions donc déménager. Pas facile d’anticiper les besoins de surface et encore moins facile de payer un loyer deux fois plus élevé que son besoin. Nous avons donc recherché une surface de 160m2 environ.

Beaucoup de visites pour un seul coup de cœur. Où beaucoup de surfaces étaient dans leur jus, l’immeuble Appolo venait d’être rénové. Une organisation optimale des espaces, un beau hall d’entrée, de belles grandes baies vitrées en demi-cercle, une grande salle de réunion, un accès très facile à la rocade et des commerces à proximité.

En deux ans, nous passions de 200 euros à 2000 euros de loyer par mois. C’était un pari, mais à la clé des locaux nous apportant un cadre de vie et de travail beaucoup plus agréable, une image plus rassurante pour nos clients et une capacité d’accueil pour les formations, les rencontres ou les ateliers très appréciables.

Atelier Voyelle Immeuble Apollo

Nous étions fiers et heureux d’investir et de nous approprier ces nouveaux locaux. Les clients nous exprimaient régulièrement l’image positive qu’ils véhiculaient. Les stagiaires aimaient venir en formation chez nous.

Les deux premières années sont passées vites, l’équipe avait encore grandi, nous étions dorénavant douze et le principe des baux en 3-6-9 nous obligeaient soit à rester trois ans de plus, soit à nous mettre à la recherche d’un nouveau lieu.

De la location à la propriété : Voyelle Center

If you can Dream you can do it

Nous nous sommes donc mis à la recherche 300m2 de bureaux. Pour cette surface le loyer commence à représenter une dépense qui invite à réfléchir à l’investissement et donc l’achat. Acheter c’est investir, mais c’est aussi l’occasion de personnaliser son espace. À l’heure de l’optimisation, l’offre proposée est relativement homogène avec des bâtiments sans âme proposant une surface rectangulaire plus ou moins cloisonnée. Rarement lumineux, bas de plafonds, souvent avec des couloirs, peu originaux, ces bâtiments sont optimisés pour la production.

 

Nous, nous recherchions un lieu lumineux, modulable, qui facilite l’échange et le partage tout en permettant de pouvoir travailler en silence, un lieu inspirant, un lieu où nous aurions envie de venir et de rester, un lieu accueillant.

Après plusieurs visites nous avons trouvé un lieu à l’architecture atypique, qui ose donner de la hauteur, qui ose « perdre » de l’espace, qui ose faire rentrer la lumière. Il ne manquait plus qu’à trouver le bon architecte d’intérieur et quelques séances de co-création avec les membres de l’équipe pour avoir un espace qui nous correspond.

Avec un espace de sport, une cuisine, un espace de repos, une douche, une agora, des salles de formation, des petits salons et bien entendu des bureaux.

Il y a deux ans, lors de notre premier séminaire, nous avions travaillé sur l’inspiration et la vision collective. Nous avions imaginé notre lieu idéal, ouvert sur l’extérieur, laissant entrer la nature, circuler les idées en proposant des zones de créativité. Nous avions laissé de côté la feuille de paperboard qui nous avait permis de dessiner cet environnement de travail.

Lorsqu’Hervé, l’architecte d’intérieur de nos nouveaux locaux, nous a fait une proposition sur la base du brainstorming que nous avons vécu avec lui, quelle surprise de nous rendre compte qu’il avait posé sur un plan, gravé dans la réalité, ce que nous avions imaginé 2 ans auparavant !

Aujourd’hui, tout le monde apprécie ce nouveau cadre. L’image véhiculée nous ressemble, ces bureaux sont bien plus qu’un lieu de travail, ils sont un véritable lieu de vie. Ils représentent bien le mélange des caractères, des envies et besoins, la créativité de l’équipe. Les salariés se sont appropriés les lieux. Les clients s’y sentent bien. Les espaces ont chacun leurs personnalités et sont inspirants.

Pourquoi vous parler de ces changements de lieux ?

Le lieu permet de donner de la consistance et de montrer que l’Entreprise grandit et mûrit.

Dans notre secteur, il permet à l’Entreprise de symboliser son évolution et petit à petit de représenter qui nous sommes, comment nous travaillons, comment nous voyons les choses ?

Au début, l’entrepreneur subit le lieu, car il a la question du financement qui est prépondérante.
Ensuite, les moyens et l’expérience font qu’il investit un lieu qui représente mieux ce qu’il a envie de vivre et de montrer.

Ce dernier, tant par son architecture, ses aménagements, sa décoration n’a jamais été aussi représentatif des personnalités et des envies.

C’est aussi un lieu de rencontre…
Agora Atelier Aline

Publié le 17 novembre 2017

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